Européennes 2024 : les patriotes taxés de traîtres à la nation !

A l’instar des leaders de l’AfD Maximilian Krah (à gauche) et Petr Bystron (au centre) en Allemagne, le chef du parti autrichien FPÖ Herbert Kickl se voit à présent lui aussi taxé de “traître à la nation”.

Par JOHANN LEONHARD |

Véritable opération de propagande de l’OTAN visant à influencer les élections européennes, l’affaire se propage à présent jusque dans les Alpes autrichiennes. Comme le révèle le média autrichien “Unser Mitteleuropa”, les attaques se portent maintenant contre Herbert Kickl et son mouvement, le Parti pour la Liberté d’Autriche (FPÖ). Comme dans le cas de l’AfD, les patriotes autrichiens se voient désormais qualifiés de “traîtres à la nation”.

Diffamer les politiques conservateurs au prétexte de trahison en les faisant passer pour des agents de puissances étrangères. C’est exactement cette stratégie qui a été utilisée concernant les leaders de l’AfD Maximilian Krah et Petr Bystron. Ils ont été accusés d’être de mèche avec la Russie et la Chine. Ces deux accusations se sont depuis avérées être des affabulations de propagande, dans la diffusion desquelles les services secrets et les ONG de la gauche verte et des États-Unis ont joué un rôle central…

Comme l’écrit récemment “Unser Mitteleuropa”, cette stratégie est à présent utilisée contre le politicien du FPÖ Herbert Kickl. La plume – tout à fait dans le sens du terme – est une fois de plus celle du magazine allemand Der Spiegel. On y accuse Kickl d’avoir fait cause commune avec l’escroc de Wirecard Jan Marsalek et un ancien agent d’Etat du nom d’Egisto Ott ; le journal parle d’une “affaire digne d’un film”. Marsalek est accusé d’avoir fait partie d’un “réseau d’espionnage russe”. On en déduit ensuite l’accusation contre Kickl d’avoir collaboré avec un tel espion, donc d’avoir également coopéré avec la Russie. Haute trahison !

“Unser Mitteleuropa” résume parfaitement les parallèles établis avec l’affaire Bystron : “Une fois de plus, tout cela reste très nébuleux. Là encore, pas de preuves concrètes. Une fois de plus, les Russes”. En effet, selon le média, on peut supposer que l’attaque contre les politiques de l’AfD et du FPÖ est motivée par de toutes autres raisons. Les deux partis sont en effet “pour la paix et contre de nouvelles livraisons d’armes” dans le cadre de la guerre en Ukraine. Pour cela, ils sont insultés par les partis établis d’”agents de Poutine” – alors qu’on peut encore plus facilement qualifier ces partis d’agents des Etats-Unis.

Panique de la démocratie

Le média souligne en particulier le timing intéressant des campagnes de désinformation menées en parallèle. En Autriche, le FPÖ est actuellement crédité de plus de 30 % dans les sondages. Des élections au Conseil national sont prévues dès l’automne. Kickl a de bonnes chances de devenir chancelier. Et c’est justement à ce moment-là qu’il est impliqué dans un scandale russe monté de toutes pièces, dans lequel il doit aller “s’expliquer dans une commission d’enquête sur le sujet”. Selon “Unser Mitteleuropa”, il est important de noter que “même si les accusations s’avèrent infondées dans quelques semaines ou quelques mois, le mal est déjà fait. C’est exactement de cette manière que Correctiv avait procédé lorsqu’il avait menti sur le “fameux” plan de remigration, à Potsdam”.

Le fait que ce soit précisément Der Spiegel qui soit en première ligne dans l’attaque contre Kickl est très révélateur. Celui-ci a eu les mains sales il y a quelques années lors de l’affaire d’Ibiza, lorsqu’il a discrédité publiquement le vice-chancelier du FPÖ de l’époque, Heinz-Christian Strache, en diffusant des “vidéos découpées à des fins de manipulation”, faisant ainsi exploser la coalition de l’époque. Et c’est ce même Spiegel qui se lance à nouveau à l’assaut du FPÖ ? Une fois de plus sans preuve ? “Unser Mitteleuropa” tire une conclusion évidente :

“Les seuls indices qui se profilent à l’horizon suite aux événements actuels sont ceux selon lesquels le Spiegel est une plateforme de relais sur laquelle se basent des campagnes de diffamation élaborées par les services secrets”.

Ce soupçon est souligné par le fait qu’un phrasé très similaire s’applique aux campagnes de diffamation mentionnées. Ricarda Lang (Verts) a déclaré début avril à propos du cas Bystron, selon le journal Welt : “l’AfD est le bras armé du Kremlin , ici en Allemagne”. La présidente du parti des Verts a également déclaré que lors des prochaines élections européennes, un vote en faveur de l’AfD équivaudrait “à un vote permettant d’accroître l’influence de Poutine en Europe”.

Si l’on compare ces déclarations avec celles de l’Autriche, on voit clairement le modus operandi. “Unser Mitteleuropa” écrit : “Les Verts autrichiens qualifient les libéraux – tenez-vous bien – de “traîtres à la patrie”. L’ÖVP affirme que le FPÖ veut “vendre l’Autriche à la Russie”. Mieux encore : le politicien des Verts Werner Kogler a même qualifié Kickl et ses amis de parti de “traîtres et en aucun cas de protecteurs de la patrie””.

Halte au voleur !

Selon le média autrichien, l’objectif de ces campagnes n’est pas difficile à deviner : Il s’agit tout simplement de stigmatiser les patriotes “comme des traîtres à leur pays et des agents de puissances étrangères”. Il faut toutefois se demander qui sont “les véritables traîtres à la patrie”. Le fait que les partis traditionnels, avec leurs liens et engagements transatlantiques, “servent les intérêts des Américains au détriment de leur propre population” doit être discuté ouvertement.

Que ce soit Ricarda Lang qui ait la bouche si grande pour qualifier les politiciens de l’AfD d’ennemis de la patrie relève du bourrage de crâne des électeurs. Son camarade de parti Cem Özdemir lui avait déjà donné l’occasion de le faire. Lors d’un entretien avec la NZZ début 2018, il déclarait : ” Les gens de l’AfD sont les véritables détracteurs de l’Allemagne “. C’est assez drôle, car les citations hostiles à l’Allemagne des Verts sont désormais connues de tous :

L’actuel vice-chancelier allemand Robert Habeck a par exemple déclaré publiquement il n’y a pas si longtemps qu’il n’avait que faire de ” l’amour de la patrie”, le trouvant ” à vomir “. Selon Habeck, il ne peut y avoir de “trahison du peuple”, car le “peuple” n’existe pas, poursuit le “patriote” Habeck. Annalena Baerbock, l’actuelle ministre des Affaires étrangères des Verts, a été surprise “en train de dîner en secret avec le chef de l’OTAN” dans un “hôtel de luxe”, notait Bild il y a quelques jours. De quoi ont-ils bien pu parler ?

Le journaliste américain Michael Shellenberger a probablement déjà fourni la réponse à cette question il y a quelques semaines. “Des ONG financées par les gouvernements et liées à l’OTAN s’immiscent dans les élections européennes“, titrait ce dernier dans son enquête très remarquée début avril. Il y explique que “des politiciens européens ont lancé une campagne de désinformation visant à attribuer à leurs adversaires politiques des liens avec la Russie”. L’intérêt de l’hégémon américain serait de “maintenir l’Allemagne en phase avec les objectifs de la politique étrangère américaine et de saper le mouvement européen pour la paix”. Des ONG comme Correctiv ainsi que des partis comme les Verts seraient impliqués dans l’opération… D’autres questions ?

Source :
https://www.pi-news.net/2024/05/kampagne-zur-europawahl-patrioten-sollen-als-volksverraeter-gebrandmarkt-werden/

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